Impatiente de son dîner, avec l’homme de sa vie Marco, bel italien, commercial dans le prêt à porter. Alycia s’est parée de ses plus beaux atours. Une robe sexy mais pas vulgaire, cheveux lâchés et rouge à lèvre rouge passion. Marco devait lui annoncer une nouvelle importante… Alycia réfléchissait à ce que pouvait être cette nouvelle, peut-être une demande officielle ? Elle prit un Uber, pour se rendre au restaurant de leur rencontre.

En arrivant à l’accueil, on l’accompagna à la table où l’attendait Marco, très élégant pour l’occasion. Galant, il se leva pour lui tirer la chaise. Alycia avait des étoiles plein les yeux. Marco qui avait un air sérieux avait déjà commandé leur repas favori, accompagné d’un vin de bourgogne, velouté et adapté à leur menu. Le début de la discussion fut assez banal, comment c’est passé la journée, un point sur la santé et leur famille respective. Ils ne vivaient pas ensemble. Marco trouvait qu’être chacun de son côté était plus romantique, à la déception d’Alycia. Ils se fréquentaient depuis près de 3 ans. Elle aurait aimé concrétiser leur relation. Le moment était sans doute venu ? Le dessert arriva, fondant au chocolat, relevé de fraises émincées et de feuilles d’or. Alycia ne put s’empêcher de fouiller le gâteau avec sa cuillère. Marco étonné lui demanda pourquoi elle massacrait ce dessert qui ne lui avait rien fait.  Mais il n'y avait aucune bague à l’intérieur.

Le serveur s’approcha pour leur apporter une bouteille de champagne de grand cru. Il s’avérait qu’ils étaient les millièmes clients du restaurant. Mais ça, Alycia n’en savait rien, elle se dit qu’il allait, enfin, faire sa demande. Marco lui prit la main, soudain, son visage s’assombrit. Au lieu d’une révélation amoureuse, il lui annonça une rupture ! Alycia enleva immédiatement sa main de la sienne. Ses yeux se remplirent de larmes, elle était abasourdie, elle ne comprenait pas. Mais elle voulait connaître ses raisons. Il lui expliqua qu’il devait repartir en Italie, pour une durée illimitée et qu’Il ne voulait pas l’empêcher de rencontrer l’amour. Alycia était sous le coup de l’émotion, regard dans le vide, elle ne pouvait plus parler. Voyant son état, Marco proposa de la raccompagner et de passer la nuit avec elle. Alycia préféra rentrer seule.

Deux semaines plus tard, Alycia qui sortait d’une agence de voyage, les yeux sur son billet d'avion pour La Réunion, se fit bousculer. En levant les yeux elle vit Marco, au bras d’une bimbo. Elle comprit alors que la raison, de Marco, n’était qu’une mascarade. En colère de s’être fait prendre pour une idiote, Alycia espérait que son voyage chez ses grands-parents, lui apportera du réconfort.

Alycia avait réservé un siège en première classe, pour un plus grand confort. Onze heures de vol, c'était éprouvant. Une fois installée, Alycia mit le masque sur ses yeux, en pensant pouvoir faire un somme, mais elle fit presqu’aussitôt réveillée par le steward, qui lui proposa une boisson. Alycia était agacée, mais en voyant ce charmant jeune homme aux yeux vert émeraude, elle s’adoucie. Elle accepta un cocktail de fruits exotiques, sans alcool, pour se mettre dans le bain des vacances. Il était très prévenant et très poli, ce qui ne laissait pas Alycia indifférente. Un peu plus tard dans la nuit, le steward, Nicolas, pris le temps de discuter avec Alycia pendant sa pause. En voyant son métissage, il lui demanda si elle était réunionnaise. En effet, elle était née à la Réunion et partit jeune, habiter en France avec ses parents, son père était un militaire, affecté dans le sud.

Il était assez loquace, pour un homme, se dit Alycia. Ce qui ne gâchait rien, il avait également beaucoup d’humour. Alycia trouvait cette rencontre rafraichissante. Au fur et à mesure des conversations et des clins d’œil que lui envoyait Nicolas, lors de ses passage, Alycia commençait à ressentir autre chose que de l’amitié. Elle se reprit, en se disant qu’elle ne devait pas tomber sous son charme. Au risque d’essuyer une autre déception. Mais le jeune homme semblait lui aussi être attiré par Alycia. Ces regards étaient de plus en plus insistants et implicites. Le trajet touchait à sa fin. Les au revoir furent assez étranges et un peu tristes. Alycia, autant que Nicolas, regrettèrent de ne pas s’être échangé leurs coordonnées.

A l’aéroport, Alycia fut très heureuse de voir ses grands-parents qui l’attendaient. Les retrouvailles, sur fond de câlins et d’embrassades, durèrent un petit moment. Alycia était tristounette dans la voiture. Les paysages de mer scintillante et de végétation luxuriante défilaient, mais Alycia n'en profitait pas, elle était songeuse. Elle repensait à Nicolas et ses yeux envoûtants. En entrant dans la maison, les souvenirs et toutes les odeurs qui les accompagnaient, refirent surface. Alycia prit une grande respiration, pour sentir tous les parfums enivrants du jardin merveilleux de sa grand-mère.

Son grand-père, adepte de la cuisine créole, faite au feu de bois, était en train de préparer un cari de pintade au combava. Les odeurs embaumaient les alentours. Alycia était en train de dresser la table sur la terrasse, lorsque la sonnette du portail retentit. Sa grand-mère lui demanda d’aller ouvrir, car elle était en train de préparer tous les accompagnements du repas. Alycia se demandait qui pouvait bien venir les déranger à l’heure du déjeuner. Mais sa surprise fut immense… Nicolas se tenait là, une valise à roulette à la main. Alycia était un peu perturbée de le voir. Avant d’ouvrir, elle lui demanda ce qu’il faisait là. Sa grand-mère les rejoignit en demandant à Alycia de ne pas faire attendre le jeune homme dehors. Et avant que Nicolas ne puisse répondre à la question d’Alycia, sa grand-mère lui présenta le petit-fils de sa meilleure amie qui était à la Réunion; pour quelques jours et qui ne souhaitait pas passer son séjour à l’hôtel. Il connaissait la famille de puis qu’il était enfant, un peu après qu’Alycia quitta la Réunion avec ses parents. Lors du repas, Alycia apprit que Nicolas vivait dans le sud de la France. Était ce là, le destin qui allait permettre à Alycia de commencer une nouvelle histoire d’amour ?