Leur bateau suréquipé, approchait les côtes de Précieusa.   La nuit commençait à tomber. Il était préférable pour l’équipe de dormir et récupérer des 15 heures de trajet, au total, qu’il leur avait fallu faire, pour atteindre leur destination.

Au petit matin, Nicolas prépara un bon petit déjeuner. Chacun se réveillait tour à tour. La luminosité intense semblait les aveugler, le temps de s’acclimater. Mathieu organisa une réunion pour planifier la journée. Ils disposaient de 4 drones, de matériel informatique connecté au satellite. Ils étaient en relation avec Harmonie, quasiment H24. Cette dernière se tenait informée de chaque étape.

Ainsi, un premier drone s’élança pour un survol de reconnaissance autour de l’île. Celle-ci était très petite, environ 200km². Il y avait beaucoup de végétation. Puis il se dirigea vers le centre. Quand soudain, le drone laissa apparaître un décor féérique. Cascades, bassins bleus, des fleurs de toutes les couleurs, des papillons et des oiseaux rares. Il ne manquait plus que les licornes pour se croire dans un conte de fées. De la fumée confirma une présence humaine. Mathieu demanda le retour du drone pour faire son premier compte-rendu à Harmonie.

Il fallait être prudent. Si l’île était peuplée, les matières précieuses étaient certainement protégées. Dans l’après-midi, 2 drones s’envolèrent, afin de trouver le peuple qui vivait là. Alors qu’un petit village fut découvert, un des drones fut détruit de manière inconnue. Norman, agacé, rapatria le drone restant sur le bateau. Mary souhaitait avoir le plus d’info possible sur cette population. Toute l’équipe prit le temps de visionner les films qu’avaient enregistrés les drones. Il semblait y avoir des hommes, des femmes, ainsi que des enfants. Leurs tenues étaient tribales. Nicolas remarqua qu’ils étaient ornés de nombreux bijoux, d’or et de pierres précieuses, rubis, diamants, émeraudes, saphirs... C’était incroyable.

Le logiciel de repérage des matières précieuses avait ciblé de nombreux endroits pour tous ses trésors. Ils devaient réfléchir à la prochaine étape : comment se rendre sur place et prendre contact avec les habitants de l’île. Ils commencèrent à préparer le matériel nécessaire pour l’expédition. Billy devait rester sur le bateau, pour garder le contact avec Harmonie et s’assurer de maintenir la communication avec l’équipe, pour pouvoir organiser une intervention de rapatriement en cas de besoin.

Tous motivés, ils débarquèrent du zodiaque avec leurs équipements, tels des aventuriers. Alors qu’ils s’enfonçaient peu à peu dans la luxuriante végétation, ils se sentaient observés. Ils avançaient avec prudence. Norman regardait les images du drone sur sa tablette. Il vit alors un groupe de quatre hommes, armés de flèches, de couteaux et de sarbacanes. Un projectile atteignit le drone sans l’endommager. L’équipe fit une pause pour étudier la meilleure façon de s’approcher de ce peuple, certainement apeuré de cette intrusion. Ils décidèrent d’accrocher un petit colis au drone avec un petit mot est du chocolat en guise de présent. Le colis fut lâché et aussitôt récupérer par ce qui semblait être des éclaireurs. Norman les suivait discrètement avec le drone. Ainsi, ces derniers arrivèrent devant une femme d’une soixantaine d’année, blanche de peau, aux cheveux blonds et blancs, alors que les autres étaient tous métisses. Elle semblait être la cheffe du village. Elle prit le mot et leva la tête vers le drone. Elle fit un geste qui paraissait autoriser l’équipe à les rejoindre.

Arrivé au village, Mary, Mathieu, Norman et Nicolas, furent accueillit par une ribambelle d’enfants, intrigués. Mary avait pu observer leur métissage qui était certainement issu d’indigènes et de caucasiens. Certains avaient les yeux et cheveux clairs un peu comme des mélanésiens. La cheffe, Charlène, parlait couramment la langue de nos explorateurs. Elle raconta son histoire. Elle avait échoué avec six membres d’équipage, 35 ans plutôt. Sans aucun moyen de communication, ils n’avaient pas le choix, que de rester dans cette île paradisiaque. Elle était la plus jeune du groupe et la seule femme également. Au bout de quelques années, elle fut proclamée Cheffe de village, après un vote de la communauté. Ses connaissances en médecine et son apport au peuple avaient largement contribué à son couronnement, qu’elle ne pouvait pas refuser. Peu à peu, ses coéquipiers vieillirent et disparurent un à un. Laissant derrière eux, un métissage qui redéfinit la nouvelle population. Charlène avait elle-même eu deux enfants avec le frère de l’ancien chef du village. Ils vivaient tous en paix. Les ressources de matières précieuses ne servaient qu’à faire joli et à définir les différents clans. Pour eux, toutes ces pierres précieuses n’avaient aucune valeur monétaire.

Le soir même, l’équipe, de retour sur le bateau, prenait contact avec Harmonie, qui de son côté commençait à réfléchir à la manière de présenter cette trouvaille. Mais l’équipe semblait émettre une objection à révéler l’existence de cet endroit merveilleux. Si la SIEMP venait à apprendre que cette île détenait autant de matière précieuse, cette dernière serait certainement envahie, avant d’être saccagée et pillée. Par ailleurs, de nombreuses espèces, soi-disant disparues, étaient visibles sur Précieusa. C’était certes une découverte majeure pour tous les scientifiques et les riches exploitants en minéraux précieux, mais Mathieu et son staff ne souhaitaient pas dévoiler cette merveille, au monde entier. Après avoir passé quelques jours sur l’île, Ils se déconnectèrent pendant plusieurs heures.

Harmonie tentait désespérément de les contacter. Lorsqu’ils réapparurent, toutes les données avaient mystérieusement disparues. Le logiciel ne localisait plus Précieusa, qui devint alors, une légende, une histoire de conte de fée.

Notre monde corrompu, assoiffé de pouvoir et d’argent n’était finalement pas prêt, pour découvrir cette incroyable et majestueuse île…